Pendant longtemps, les «taureaux» sur le GBP / USD n'ont pas réussi à étendre leurs ailes à cause de la politique, mais lorsque l'économie britannique a commencé à ralentir, il a semblé qu'ils ont commencé à se rendre compte que l'affaire sentait le kérosène.

En juin, l'activité dans le secteur de la fabrication au Royaume-Uni est tombée à son plus bas niveau des six dernières années et dans le secteur de la construction - à son plus bas niveau depuis 2009. L'indice composite PMI du pays a chuté sous le niveau critique de 50 points pour la première fois depuis le référendum sur l'adhésion du Royaume-Uni à l'Union européenne.

Le marché des dérivés a réagi au ralentissement de l'indice d'activité en augmentant la probabilité d'un assouplissement de la politique monétaire par la Banque d'Angleterre en 2019 (de 25% à la fin juin à 53% actuellement). Les investisseurs s'attendent à ce que le régulateur abaisse le taux d'intérêt à 0,5% d'ici août 2020.

Les déclarations de Mark Carney, chef de la Banque d'Angleterre (BoE) Mark Carney, selon lesquelles la politique de protectionnisme ralentit l'économie mondiale et oblige les banques centrales à prendre des mesures telles que la baisse des taux d'intérêt, ont également contribué à la probabilité accrue d'un assouplissement monétaire de la part de la BoE. Selon les estimations de la Banque d'Angleterre, les tarifs déjà imposés par les États-Unis et la Chine ralentiraient l'économie d'Albion de 0,1%. On suppose que si la Maison-Blanche impose des droits sur les voitures importées de l'UE aux États-Unis, le PIB britannique perdra 0,4%.

Cependant, il convient de noter que le Royaume-Uni souffre non seulement du protectionnisme américain, mais également du Brexit.

L'augmentation des chances de victoire de Boris Johnson dans la lutte pour la présidence du conseil des ministres du pays, combinée à la détérioration des statistiques macroéconomiques du Royaume-Uni et à la probabilité accrue de baisses de taux d'intérêt par la BoE sont tout à fait capables d'envoyer la paire GBP / USD au plus bas de juin.

Les spécialistes d'UniCredit notent que les perspectives à court terme pour la devise britannique laissent beaucoup à désirer, mais ils estiment que Londres et Bruxelles parviendront à un compromis, ce qui donnera un bon élan à la reprise de la livre. Bien que la banque ait abaissé les prévisions pour la paire GBP / USD à la fin de 2019 de 1,40 à 1,38, cela implique toujours un rallye des paires.

Les analystes de Svenska Handelsbanken estiment quant à eux qu'à la fin de l'année, la livre sterling se renforcera face au dollar pour atteindre 1,33 dollar. Selon eux, le délai pour le Brexit sera à nouveau reporté après le 31 octobre et l'idée d'un second référendum sera mise de l'avant.