Selon plusieurs experts, dans les mois à venir, le yen affichera le meilleur résultat parmi ses collègues du G3, tandis que le dollar poursuivra sa correction et que l'euro sera sous pression en raison des incitations monétaires futures de la BCE.

La banque prévoit que d'ici la fin de l'année, la monnaie unique européenne deviendra moins chère de 4%, à 117 yens, et que le dollar tombera à 103 yens.

«La Fed a plus de possibilités de réduire les taux que la BCE, qui à son tour a un potentiel d'atténuation plus important que la Banque du Japon. Cela maintiendra la pression sur le dollar et l'euro et aidera le yen à surperformer ses deux principaux concurrents », ont déclaré les représentants de Mizuho Bank.

Selon eux, la baisse de l'euro par rapport au yen dépendra de ce qu'il adviendra du dollar.

«Si les investisseurs autorisent plus de trois baisses des taux d'intérêt de la part de la Fed cette année, et le rendement des bons du Trésor à 10 ans chute à 1,5%, la paire USD / JPY sera proche de la barre des 100 et la paire EUR / JPY peut atteindre le niveau de 115 », prédisent les experts de Mizuho Bank.

Les stratèges monétaires de Barclays partagent le même point de vue.

«Le yen devrait se renforcer par rapport à l'euro plutôt qu'au dollar, car la faiblesse de l'économie de la zone euro rend la BCE encore plus dovish que la Fed. La paire USD / JPY devrait chuter à 105, et puis au niveau de 100 à long terme, tandis que la paire EUR / JPY pourrait chuter à 110 », ont-ils déclaré.

«La Fed rattrape son retard et si nous observons des signes significatifs de ralentissement aux États-Unis au troisième trimestre, le régulateur baissera instantanément le taux d'intérêt (jusqu'à zéro) et pourrait même revenir à un assouplissement quantitatif d'ici la fin de l'année. Tout cela indique un affaiblissement de la devise américaine au second semestre de 2019 », estiment les experts de Saxo Bank.

Les analystes de HSBC estiment par ailleurs que le marché sous-estime le dollar et que des temps difficiles arrivent pour l'euro.

«Malgré le relâchement des discours de la Fed, le taux des fonds fédéraux ne sera réduit ni cette année ni même au cours du premier semestre de 2020. Avec cette évolution, le dollar a des chances de se renforcer. Dans le même temps, la retenue de la BCE sur la question de la nécessité d'assouplir le taux monétaire en réponse aux risques pesant sur l'économie de la région ne promet pas un dividende important à l'euro. Les taux de la zone euro restent négatifs et la position actuelle du régulateur européen s'explique plus probablement par des opportunités limitées que par la confiance en l'avenir. Dans le contexte de ralentissement de l'économie mondiale provoquée par des guerres commerciales sans fin, l'euro semble vulnérable. Il est prévu que d'ici la fin de l'année, la paire EUR / USD tombera à 1,09 et sera négociée à ce niveau au début de l'année prochaine », ont noté les experts.