L'un des principaux événements financiers de l'année aura lieu aujourd'hui: le président de la Fed, Jerome Powell, prendra la parole lors d'une conférence à Jackson Hole. Son discours peut donner au marché une idée de l'orientation de la politique monétaire de la Banque centrale américaine, non seulement en septembre, mais également dans les mois suivants.

En outre, au cours du week-end, les dirigeants des pays du G7 auront des entretiens et pourront discuter des actions entreprises par certains États pour affaiblir leurs monnaies nationales.

Presque toute la semaine, les marchés ne peuvent pas décider de la direction à prendre. Ainsi, les indices boursiers américains sont soit en baisse, soit en hausse. Le symposium de Jackson Hole et le sommet du G7 pourraient apporter des moteurs importants aux marchés.

Ce mois-ci, le yen japonais et le franc suisse, c'est-à-dire les devises refuges, ont été les chefs de file parmi les monnaies du G10. Ce fait reflète les préoccupations des investisseurs concernant l'évolution des marchés financiers. Cependant, la demande de monnaies refuges n'est pas le seul facteur qui indique les sérieuses préoccupations des investisseurs concernant les perspectives de l'économie mondiale. Le marché des produits dérivés ne fait guère de doute que les taux d'intérêt aux États-Unis seront réduits de 100 points de base au cours de la prochaine année. De telles actions de la part de la Fed pourraient s'avérer nécessaires pour faire face au ralentissement de la croissance mondiale et à un maintien de l'expansion économique.

«Le marché a désespérément besoin de leadership. Nous sommes à la croisée des chemins et par conséquent, la demande de devises sûres est forte », a déclaré Russell Silberston d'Investec Asset Management.

Rappelons qu'à la suite de la réunion du FOMC de juillet aux États-Unis, les taux d'intérêt ont été réduits pour la première fois en 10 ans. À ce moment-là, lors d'une conférence de presse, Jerome Powell avait fait comprendre au marché qu'il ne fallait pas compter sur une série de réductions de taux. Selon lui, c'était un ajustement au milieu du cycle.

«Il est possible que lors d'un discours à Jackson Hole, le président de la Fed annonce la possibilité d'appliquer des mesures incitatives plus radicales », a déclaré Mohamed El-Erian, conseiller économique d'Allianz.

Depuis le 31 juillet, le billet vert a connu une croissance active, utilisant comme soutien les propos de Jerome Powell concernant un ajustement ponctuel. La semaine dernière, le taux de change de la devise américaine a atteint un maximum annuel, bien que beaucoup s'attendaient plus tôt à une baisse de son prix.

«Un soupçon de nouvelle baisse des taux résoudra le dilemme d'un renforcement du dollar », a déclaré Mohamed El-Erian.

«À présent, la situation est telle que les risques dans les autres pays l'emportent sur les négatifs aux États-Unis », a déclaré Alan Raskin de Deutsche Bank. Il est sceptique quant aux résultats de la réunion du G7 car les pays membres du G7 ont perdu leur ancienne cohésion. En outre, des différends commerciaux les ont balayés. L'expert conseille donc d'acheter de l'or sur les tentatives de baisse des prix et prédit que si le dollar ne croît pas, il ne renoncera certainement pas à sa position face aux monnaies des pays en développement, ainsi qu'aux monnaies du G10 (à l'exception du yen et du franc).

Adrian Helfert, responsable du fonds Westwood Holdings, ne partage pas le point de vue d'Alan Raskin. Il estime que le ton de la performance de Jerome Powell à Jackson Hole sera dovish et recommande de parier sur la croissance du peso mexicain, représentant des monnaies des pays émergents.

«Le peso est une monnaie très liquide qui affichera la réaction la plus rapide dans l'espace des marchés émergents en réponse aux commentaires du responsable de la Banque centrale américaine », affirme Adrian Helfert.

La dispersion des points de vue avant le discours de Jerome Powell est une preuve supplémentaire que le marché est dans un état d'incertitude et espère obtenir un guide des mesures à prendre de la part de la tête de la Fed.