La Suède a toutes les chances de faire, comme on dit, de légères pertes économiques et sociales dans la lutte contre les coronavirus. Rappelons que cet État scandinave est l'un des rares dont les autorités ont refusé de mettre en quarantaine et d'imposer des mesures restrictives strictes et ont choisi l'approche dite équilibrée. Bien qu'il n'y ait pas de médicaments et de vaccins, le seul sens de la quarantaine est de donner le temps de préparer le nombre nécessaire de lits d'hôpital et d'élaborer un plan pour contenir la maladie; il est impossible d'arrêter la propagation du virus avec la quarantaine et l'auto-isolement. De ce fait, la Suède a décidé qu'il serait préférable de développer plus rapidement l'immunité collective, tout en renforçant la protection des personnes âgées et des plus vulnérables. Il est trop tôt pour évaluer cette stratégie du point de vue d'un moyen efficace de lutter contre le virus, mais les avantages pour l'économie sont évidents. La Suède, comme le reste du monde, n'attend pas les licenciements et le chômage, une récession et d'autres conséquences de divers types de restrictions. De plus, le pays a réussi à éviter une recrudescence des problèmes sociaux. Les séjours prolongés à domicile dans tous les pays ont entraîné une augmentation de l'incidence du harcèlement sexuel et du viol, du divorce, de la dépression, de l'alcoolisme, de la violence domestique, du suicide et d'une mauvaise santé générale. Mais la Suède n'est pas menacée. Un éminent spécialiste des urgences de l'OMS, le Dr Mike Ryan, a récemment approuvé cette approche, déclarant que "la Suède est un modèle de société sans limites".