Le mensonge engendre le mensonge. L'AIE accuse la Russie de ne pas respecter ses engagements de réduire la production de pétrole de 500 000 barils par jour, mais les meilleures performances du PIB de la Russie au premier trimestre et la croissance des exportations de pétrole brut ne doivent pas tromper. En réalité, tout le monde sait très bien que l'économie russe repose actuellement sur l'industrie militaire, tandis que l'état des autres secteurs laisse à désirer. Malgré l'augmentation des livraisons de pétrole et de produits pétroliers, les recettes en devises diminuent. Et cela est bien compris par les "taureaux" sur USD/RUB, qui ont de nouveau lancé une attaque.

Selon l'Agence internationale de l'énergie, la production de pétrole en Russie en avril était de 9,6 millions de barils par jour, soit seulement 200 000 barils de moins qu'en février. Cependant, elle devrait être de 500 000 barils de plus. La différence est due au désir de Moscou d'augmenter le volume des recettes en devises, qui a augmenté de 1,7 milliard de dollars en avril, pour atteindre 15 milliards de dollars. Cependant, par rapport à l'année dernière, l'indicateur a chuté de 27%. Il est possible que la déclaration de réduction des volumes de production ait été initialement une ruse pour augmenter les prix et ainsi augmenter les revenus. Ou peut-être que les intentions étaient réelles, mais la chute de Brent a obligé la Russie à changer ses plans.

Il est intéressant de noter que la diminution du chiffre d'affaires se produit sur fond d'augmentation des exportations de pétrole et de produits pétroliers jusqu'à 8,3 millions de barils par jour, dépassant les livraisons moyennes de 7,7 millions de barils par jour en 2022 et 7,5 millions de barils par jour en 2021. Les raisons de la divergence entre les voies d'exportation et les recettes en devises sont liées au dumping - une forte baisse des prix dans le but de trouver de nouveaux marchés de vente. Avec le prix actuel de l'or noir, Moscou n'a pas de difficulté à trouver des acheteurs.

Dynamique des exportations de pétrole et de produits pétroliers russes

La majeure partie des ventes de pétrole russe en avril, soit 5,2 millions de barils par jour, étaient destinées à la Chine (2,1 millions de barils par jour) et à l'Inde (2 millions de barils par jour). Dans le même temps, la Russie évince activement ses partenaires de l'OPEP+ du marché asiatique. Cela renforce les risques de division au sein de l'Alliance et peut avoir un impact négatif sur les prix. Cependant, dans les conditions actuelles, Moscou n'a pas le choix.

Ainsi, la croissance des exportations de pétrole et de produits pétroliers et les volumes de production de pétrole noir en Russie, supérieurs à ce qui avait été annoncé, ne font pas peur aux "taureaux" sur USD/RUB. Ils ont pris en compte le facteur de réduction des recettes en devises de la Russie et sont prêts à rétablir la tendance haussière.

La forte croissance du PIB, supérieure aux prévisions, n'a pas aidé le rouble. Le ministère de l'Économie avait prévu une baisse de 2,2% au premier trimestre, la Banque centrale avait prévu une baisse de 2,3%. En réalité, la baisse n'a été que de 1,9%, mais sans l'industrie de la défense, le chiffre aurait été bien pire. Le chiffre d'affaires de détail et de gros en Russie continue de chuter.

Techniquement, sur le graphique journalier USD/RUB, le retour des cotations de la paire au-dessus des moyennes mobiles indique la détermination des "taureaux" à rétablir la tendance haussière. Les positions longues formées à partir du niveau de 76,75 doivent être maintenues et renforcées périodiquement. Le niveau cible est le niveau de 161,8% selon le modèle AB=CD. Il correspond à 88,5.