L'euro est resté immobile, comme s'il avait eu peur de son propre élan. Sa hausse, en raison du ralentissement de l'emploi américain à 209 000 en juin, semble excessive. Bien que les données réelles se soient révélées inférieures aux prévisions des experts de Bloomberg, ce chiffre est assez solide selon les normes historiques. Si le marché du travail se refroidit, ce n'est pas comme la Réserve fédérale le souhaiterait. Cela signifie donc qu'il est trop tôt pour dire que le taux des fonds fédéraux atteindra au maximum 5,5%.

Cela pourrait être possible si l'inflation de base aux États-Unis ralentit à moins de 5%. Selon Société Générale, dans ce scénario, des rumeurs pourraient apparaître sur le Forex selon lesquelles la pause de la Réserve fédérale en juin se prolongera jusqu'en juillet. Et ensuite, on ne sera pas loin de parler de la fin du cycle de restrictions monétaires. Et c'est une mauvaise nouvelle pour les "ours" de l'EUR/USD. La banque française prévoit une augmentation de la paire au-dessus de 1,1, suivie d'une consolidation au-dessus de ce niveau.

En réalité, il ne peut y avoir une faible inflation dans une économie bouillante. Tout comme il ne peut y avoir une monnaie faible. Lorsque l'indicateur avancé de la Réserve fédérale d'Atlanta annonce une expansion du PIB américain de plus de 2% au troisième trimestre, l'indice des surprises économiques augmente rapidement, tout comme le rendement des obligations du Trésor, et il est surprenant de constater une soudaine affaiblissement du dollar américain.

Dynamique de l'indice des surprises économiques aux États-Unis

Peut-être est-ce dû à la zone euro ? L'indice allemand des commandes de production a réjoui les adeptes de l'EUR/USD. Cependant, la seule bonne nouvelle pourrait s'avérer être du bruit sur le marché. Surtout que le sentiment des investisseurs en Allemagne, selon l'institut ZEW, risque de chuter encore plus, ce qui témoignerait de l'arrivée imminente d'une profonde récession dans l'économie allemande.

Les "faucons" de la BCE ne sont plus aussi effrayants qu'auparavant. Leur rhétorique est largement intégrée dans les cotations de la paire de devises principale. De plus, la déclaration du vice-président Luis de Guindos suggère une scission au sein du Conseil des gouverneurs. L'officiel de haut rang affirme que la Banque centrale prendra des décisions en fonction des données. De nombreux indicateurs indiquent également une réduction de la pression inflationniste. Cela peut être cru, d'autant plus que l'économie de la zone euro semble plus faible que celle des États-Unis.

Dynamique de l'inflation européenne

À mon avis, il est temps d'arrêter de se concentrer sur l'inflation en essayant de trouver des réponses à toutes les questions. Les investisseurs l'ont fait depuis longtemps et de manière approfondie. Il est temps de se concentrer sur la croissance économique. Et ici, les États-Unis sont prêts à surpasser le bloc monétaire.

À mon avis, la hausse de l'EUR/USD est le résultat des attentes d'une baisse des prix à la consommation aux États-Unis à 3,1 % et de l'inflation de base à 5 %. Les investisseurs commencent à prendre en compte dans les cotations de la paire les prévisions des experts de Bloomberg. Dans ce contexte, l'euro pourrait augmenter davantage, mais il aura probablement du mal à retrouver une tendance haussière.

Sur le plan technique, sur le graphique journalier de l'EUR/USD, l'incapacité de la paire à dépasser les niveaux pivot à 1,0975 et 1,101 peut conduire à la formation d'un motif en expansion en coin. Nous vendons de l'euro à la hausse contre le dollar américain.